La loi Garot pour les nuls

Depuis ce lundi 28 avril, médecins et internes sont appelés à la grève pour dénoncer la loi Garot. Cette proposition vise à réguler l’installation des médecins généralistes afin de réduire les inégalités territoriales en matière d’accès aux soins. Pourtant, ce projet soulève de nombreuses oppositions. En effet, selon Cyrile Brunel, porte-parole du collectif ML Corsica, la loi imposerait une coercition à l’installation. Selon lui, cela priverait les médecins de leur liberté de choisir leur lieu d’exercice.

La loi Garot est une proposition législative qui vise à obliger les médecins généralistes à s’installer dans des zones sous-dotées en médecins, pour lutter contre ce qu’on appelle les “déserts médicaux”.

En réponse aux inquiétudes grandissantes, le député socialiste Guillaume Garot affirme que cette régulation est nécessaire. Elle pourrait constituer une solution durable au problème des déserts médicaux, qui affecte près de 80 % du territoire français. Toutefois, pour les professionnels de santé mobilisés, la situation est plus complexe. Selon eux, la pénurie de médecins ne peut être résolue par une contrainte d’installation mais plutôt par un travail de fond impliquant les acteurs de terrain.



La Loi Garot, projet controversé pour lutter contre les déserts médicaux

Par ailleurs, les conséquences d’une telle loi pourraient être lourdes, en particulier pour des territoires insulaires comme la Corse. Là-bas, de nombreuses microrégions sont aujourd’hui convenablement dotées en médecins. Une régulation stricte risquerait donc de figer la situation, sans pour autant attirer de nouveaux praticiens dans les zones vraiment désertifiées. De plus, beaucoup de jeunes médecins, déjà éprouvés par de longues années de formation, cherchent désormais à préserver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Cela rend leur installation dans des territoires sans infrastructures pratiquement impossible.

Face à cette contestation, une alternative est évoquée par le Premier ministre François Bayrou. Il propose une solution intermédiaire. Il propose d’imposer aux médecins de consacrer deux jours par mois aux consultations dans les déserts médicaux. Si cette option est jugée plus acceptable par les syndicats, elle nécessiterait néanmoins des moyens logistiques et humains conséquents pour être mise en œuvre efficacement.

Ainsi, la loi Garot cristallise aujourd’hui les tensions au sein de la profession médicale, révélant une fracture profonde sur la manière d’aborder l’accès aux soins pour tous.