“Des gens bien ordinaires, chapitre 2” : une série qui bouscule les clichés

Une série primée qui revient sur Canal+

Après avoir remporté l’International Emmy Award de la meilleure série courte en 2022, Des gens bien ordinairesrevient pour une deuxième saison sur Canal+ depuis le 4 mars 2025. Créée par Ovidie, ancienne actrice de films X devenue réalisatrice et journaliste, la série aborde l’univers du cinéma pornographique sous un prisme sociologique et critique. Cette saison met en avant le personnage de Romain, un étudiant en sociologie qui, comme Ovidie à 18 ans, s’engage dans cette industrie pour des raisons politiques. Incarné par Jérémy Gillet, ce protagoniste fictif suit un parcours inspiré de la propre expérience de la réalisatrice, explorant ainsi les enjeux de la représentation et de la reconversion dans ce milieu souvent stigmatisé.

Entre satire sociale et comédie romantique

Cette nouvelle saison ne se limite pas à une simple chronique du monde du X : elle inclut aussi une dimension de comédie romantique. Ovidie souligne que ses personnages ne sont pas définis uniquement par leur métier : ils vivent des histoires d’amour, entretiennent des amitiés et font face à des défis similaires à ceux de n’importe qui d’autre. À travers un regard critique et parfois ironique, la série illustre comment la perception publique des acteurs du porno influe sur leur vie personnelle. L’un des thèmes abordés est la manière dont la société s’approprie leur image, parfois au point d’empiéter sur leur intimité. Avec un casting marquant, notamment Corinne Masiero en réalisatrice de films X et Judith Godrèche en photographe tyrannique, la série s’affirme comme une réflexion engagée sur les représentations du genre et du pouvoir dans le milieu du cinéma.

Sophie-Marie Larrouy, un rôle taillé sur mesure

Parmi les figures marquantes de cette saison, Sophie-Marie Larrouy incarne Andrée, une ancienne actrice de films X au franc-parler acéré. Connue pour son podcast À bientôt de te revoir, Larrouy partage une complicité professionnelle avec Ovidie, les deux femmes collaborant sur plusieurs projets. Son personnage, caricature des acteurs masculins dominants du milieu, apporte une touche d’absurde et d’humour corrosif à la série. À travers son jeu, elle contribue à détourner les archétypes, offrant une satire mordante sur les dynamiques de pouvoir et les stéréotypes liés à la masculinité.

Une série qui dépasse le cadre du porno

Si Des gens bien ordinaires parle de l’industrie pornographique, Ovidie insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas uniquement de cela. La série aborde des questions plus larges, comme les inégalités de genre, les ambitions artistiques et les désillusions de la jeunesse. Sans jamais montrer de scènes explicites, elle interroge plutôt le regard que la société porte sur ce milieu et ceux qui y travaillent. À travers une mise en scène soignée et un ton oscillant entre drame et humour, la série s’inscrit dans une démarche de déconstruction des préjugés. Avec cette deuxième saison, Ovidie confirme son talent pour raconter des histoires complexes et nuancées, loin des clichés habituels.