Critique de « La carte postale » de Anne Berest
Cet été, une belle lecture s’est offerte à nous. Conseillé par les libraires et lecteur, ce roman offre plusieurs intérêts. Pour autant, cela ne rend pas le roman trop lourd. Il se lit d’une traite.
D’abord le premier intérêt est celui d’une enquête palpitante et d’une quête de vérité, celle d’une mère puis de sa fille (l’auteure) sur l’histoire familiale qui nous fait voyager de la Russie à la Pologne, de la Lettonie à la Palestine à travers le vingtième siècle. Une enquête d’historien qui retrace les lieux, les personnes, les sources, les traces… Un brillant témoigne de « comment fait-on l’histoire ? » et sur l’importance de ce/ceux qui restent.
Ensuite celui du témoignage historique sur le sort des juifs en France avant, pendant et après la deuxième Guerre Mondiale. Nous en apprenons beaucoup : la confiance des juifs en l’état français, leur envie de s’intégrer et s’imprégner d’un nouveau pays pour la plupart d’entre eux.
Et enfin celui de la réflexion de l’auteure sur son identité juive. Qu’est-ce qu’être juive quand on a été élevée dans un entourage laïc et non-pratiquant ? Sujet central et question d’actualité : que faire de son histoire ?
Ce roman est indispensable et malgré quelques pages qui vous serrent le coeur de douleur lorsque la déportation y est abordée, vous passerez un beau moment. C’est un véritable coup de coeur. Brillant.