Devenir propriétaire d’un château dans le Luberon

Et si le destin de la France s’était joué dans un vallon du Luberon ? À une centaine de kilomètres à l’est d’Avignon, à Mane, le château de Sauvan traverse les siècles avec majesté. Érigé au début du XVIIIe siècle pour la famille de Forbin, ce bijou d’architecture classique témoigne d’un raffinement rare, tout en gardant une part de mystère.

Le château, (petit) morceau de l’Histoire de France

Justement, derrière sa façade sobre et élégante se cache une histoire méconnue. À la Révolution, la marquise Sophie de Forbin-Janson, amie d’enfance et sosie de Marie-Antoinette, aurait envisagé de prendre sa place à la Conciergerie pour lui sauver la vie. Ce projet audacieux ne vit jamais le jour, mais il confère au lieu un parfum d’intrigue romanesque.

Ensuite, Sauvan sombre dans l’oubli. Lorsqu’en 1981, Jean-Claude et Robert Allibert le découvrent, le château n’est plus qu’une carcasse désertée. Pas d’eau, pas d’électricité, les plafonds effondrés, les jardins dévastés. Pourtant, ils tombent amoureux de cet endroit unique. Leur passion initie une restauration titanesque, menée dans le respect des règles des Monuments historiques.

Peu à peu, les décors intérieurs reprennent vie. Les fresques, les boiseries, le mobilier retrouvé… Tout renaît avec soin. Le jardin, lui aussi, retrouve ses dessins d’origine. Grâce à un plan miraculeusement retrouvé à Munich, les allées s’alignent, les bassins se remplissent, les broderies de buis reparaissent. En 2005, le label Jardin remarquable vient récompenser ce travail exemplaire.

Aujourd’hui, Sauvan ne se contente pas d’être un monument. Il est une maison néanmoins habitée par l’histoire. Son escalier d’honneur garde les traces d’une ancienne propriétaire fantasque, qui montait à cheval jusqu’à sa chambre. Un clin d’œil au caractère unique du lieu.

Enfin, avec ses quarante pièces réparties sur plusieurs bâtiments, son parc de 14 hectares, son orangerie et ses anciennes écuries, le domaine affiche une valeur patrimoniale forte. Mis en vente à 5,9 millions d’euros, il ne s’adresse pas à un simple acheteur. Ses propriétaires espèrent transmettre un héritage, une mémoire vivante, à celui ou celle qui saura continuer leur œuvre.

Sauvan, c’est un fragment de Versailles transporté au cœur du Luberon, où le silence, les pierres et les jardins racontent encore et toujours une France rêvée.

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