Critique de « L’inconnu de la poste » de Florence Aubenas
Une enquête, à dévorer comme un roman…
Une postière de Montreal-la-Cluse, gros bourg en face de Nantua, dans l’Ain, se fait assassiner de vingt-huit de coups de couteau dans son bureau, au petit matin, quelques jours avant la Noël 2008.
C’est dans cette histoire dramatique, curieuse et tragique que Florence Aubenas nous embarque. Elle n’est pas une romancière et pourtant : la journaliste nous porte le long de cette enquête judiciaire et surtout sociale, à nous faire croire à une fiction.
Loin de la police et des juges, ce livre retrace l’histoire de villageois ordinaires, dont les résidents de « la grotte ». Un marginal qui est venu s’installer ici, est accusé : acteur de cinéma à la filmographie abondante mais en pointillé, enfant de la Dass, drogué, poli, beau parleur dans ses bons jours, on voit la vie de cet homme défiler pour nous mener jusqu’au dénouement final.
Il y a, dans ce récit, une empathie qui donne à tout ce que Florence Aubenas touche (les gens, les paysages, les situations) un effet de vérité humaine bouleversant.
Beaucoup d’humanité et si peu de voyeurisme dans une histoire vraie est tragique : c’est brillant, chapeau Florence Aubenas. Chaque détail est vérifié et avéré, du début à la fin.
On vous conseille cette lecture si vous aimez les gens et que vous voulez voir de la lumière se répandre sur toutes ces vies cabossées.
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